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Livre au 08/12/09 - b - Avant-propos
Avant-proposPour changer cette société par l’utilisation de l’outil économique, il y a deux manières de procéder. La première consiste à progressivement mettre plus d’écologie et de social dans l’économie (taxes diverses, émission monétaire, etc.), la seconde c’est de dire : « Faisons table rase et voyons… » C’est la seconde que nous vous proposons ici. Mais pour en apprécier toute la « substantifique moelle » il est important de changer votre regard, il est important de changer de paradigme, de rester critique vis-à-vis de la « pensée unique » et du « économiquement correct ». Il est donc indispensable de lire le rapport « Reconsidérer la Richesse » réalisé en janvier 2002 par Patrick Viveret, Conseiller référendaire à la Cour des Comptes, et dont l’introduction commence par ces paragraphes : « Nous avons la preuve permanente que notre représentation actuelle de la richesse, et l’usage contre-productif que nous faisons de la monnaie, aggrave les problèmes auxquels nos sociétés sont confrontées au lieu de nous aider à les résoudre. Dans la plupart des dossiers qui ont été au cœur des débats publics de ces derniers mois, de la vache folle à l’Erika, de l’amiante aux accidents de la route, des conséquences de la grande tempête de décembre 1999 à la crise des carburants de l’automne 2000, il y a toujours un élément commun que l’on oublie curieusement de rappeler : ces catastrophes sont des bénédictions pour notre Produit Intérieur Brut, ce chiffre magique dont la progression s’exprime par un mot qui résume à lui seul la grande ambition de nos sociétés matériellement développées et éthiquement sous développées : LA CROISSANCE ! Plus de destructions = plus de PIB Car les centaines de milliards que coûtent à la collectivité ces destructions humaines et environnementales ne sont pas comptabilisées comme des destructions mais comme des apports de richesse dans la mesure où elles génèrent des activités économiques exprimées en monnaie. À supposer que nous n’ayons aucun accident matériel ou corporel, ni morts ni blessés sur les routes de France l’année prochaine, notre PIB baisserait de manière significative, la France perdrait une ou plusieurs places dans le classement des puissances économiques et l’on verrait nombre d’économistes nous annoncer d’un ton grave que la crise est de retour. Les activités bénévoles font baisser le PIB Dans le même temps, toutes les activités bénévoles qui, grâce en particulier aux associations loi 1901, dont nous nous apprêtons à fêter le centenaire, ont permis d’éviter ou de limiter une partie des effets de ces catastrophes, par exemple en allant nettoyer les plages polluées ou en aidant gratuitement des handicapés, n’ont, elles, permis aucune progression de richesse et ont même contribué à faire baisser le produit intérieur brut en développant des activités bénévoles plutôt que rémunérées. Autant dire que nous marchons sur la tête et que dans le même temps où l’on va célébrer le rôle éminent des associations, nous continuerons à les traiter comptablement, non comme des productrices de richesses sociales mais comme des « ponctionneuses de richesse économiques » au titre des subventions qu’elles reçoivent. Il est temps de changer de représentation Il est donc plus que temps de nous atteler à ce chantier considérable du changement de représentation de la richesse et de la fonction que joue la monnaie dans nos sociétés. Définir l’évaluation comme une délibération sur les valeurs. La question des « indicateurs » qui relève des outils ne peut donc être dissociée de celle des « critères » qui relève du débat sur les fins. « Oui à l’économie de marché, non à la société de marché. » Il s’agit, on l’a compris, de retrouver, à l’aube de ce siècle, la force originelle du principe associatif, celle qui cherche, à travers et au-delà l’économie, à substituer la logique coopérative des jeux gagnants/gagnants à la logique guerrière des jeux gagnants/perdants. » Deux richesses fondamentales sont oubliées par l’économie dominante : les humains et leur environnement naturel. C’est pourquoi, note le rapport du PNUD, « les biens ne doivent pas être valorisés intrinsèquement, mais considérés comme les instruments de la réalisation de certaines potentialités telles que la santé, la connaissance, l’estime de soi et l’aptitude à participer activement à la vie de la communauté ». Date de création : 08/12/2009 : 07:53 |