Translation
A l'origine
Eco-sociétalisme Livre au 08/12/09
Système monétaire Développements
Aujourd'hui...
Demain Ecoocivisme
Ecoocivisme
Lettre d'information
Visites
visiteurs visiteurs en ligne Préférences
Se reconnecter --- 3 membres
( personne )
Recherche
|
Livre au 08/12/09 - c - Préambule
Préambule‡A. Changer de paradigme‡1) Les problèmes économiques : problèmes d’économie ou problèmes d’épistémologie ?Un changement de paradigme nécessite le plus souvent de surmonter des obstacles épistémologiques qui désignent « des représentations induites en particulier par les expériences premières que nous avons associées à un concept » (Bachelard). Cette notion d’obstacle permet de comprendre les raisons qui ont fait rejeter pendant plus de 100 ans la théorie de la circulation sanguine. Face à un changement de paradigme, les partisans d’un ancien paradigme ne sont pas sensibles aux caractéristiques d’un nouveau ni aux démonstrations qui réfutent l’ancien. Les effets des dysfonctionnements économiques actuels, qui contribuent à plonger notre société dans le désarroi, ont autant une origine épistémologique qu’économique, car les applications du dogme des théories économiques actuelles sont toutes fondées sur la gestion des ressources rares. Le paradigme actuel ne nous propose que la guerre comme seule solution trouvée à ce jour pour permettre à l’économie de dépasser ses propres contradictions ‡2) Le concept de la monnaie…Il a évolué et s’est transformé au cours des siècles, des coquillages à l’or, pour aboutir à une totale dématérialisation (depuis 1978) qui a pour conséquence qu’aucune monnaie n’a de contrepartie en matières précieuses ou rares. Or, si une collectivité a :
… pourquoi ne peut-elle réaliser ce besoin par faute de financement ? L’obstacle épistémologique est que la monnaie reste conçue comme une réalité matérielle (précieuse) de quantité finie donc rare et épuisable, alors qu’elle ne l’est plus puisqu’elle est dématérialisée. Il faut donc assimiler un nouveau paradigme dans lequel :
Le lecteur trouvera en annexe cinq réflexions complémentaires sur le changement de paradigme :
3) Dix poncifs sur la richesse (extraits du rapport de Patrick Viveret)
‡B. Changer son regard sur le travailPourquoi travaille-t-on ? Est-ce que c’est le travail qui crée la monnaie ? Cette monnaie est le plus souvent virtuelle. Elle peut n’être que des chiffres sur un compte en banque, sur un chèque (monnaie scripturale). Le papier monnaie (les pièces et billets) n’est absolument pas nécessaire pour les échanges. « On » nous dit : « Il faut augmenter en permanence le PIB, sinon il y aura de plus en plus de chômeurs » ou bien : « Si l’on ne crée pas des emplois, comment payer les retraites ? ». Pour augmenter cette croissance, il est nécessaire (dans l’esprit capitaliste) de créer et de vendre de plus en plus de biens… et c’est le rôle, actuellement, de la publicité et des « faux progrès » (tous les besoins dont on n’a pas réellement besoin, le packaging, la mode, la fragilisation volontaire du matériel vendu qui oblige à un remplacement plus rapide, etc.). Alors évidemment, empêtrés dans leur logique financière, « ils » ne veulent pas entendre parler de décroissance. Mais en fait, de quelle décroissance parlons-nous ? De ne plus fabriquer tout ce qui est inutile, polluant ou fragile ? Est-ce que ça peut vraiment avoir un effet « négatif » sur notre confort (alors que ça en a un sur le PIB) ? Car il est aussi de vrais progrès (la facilité de la vie, le confort, les inventions utiles) ; il s’agira de savoir les différencier. Si nous ne devions plus fabriquer ces objets ou ces services inutiles, évidemment qu’il y aurait réduction du nombre d’emplois. Mais vous voyez bien que l’on crée des besoins pour maintenir des emplois… qui ne servent à rien, seulement à justifier de donner un pouvoir d’achat à des gens qui vont inutilement travailler au prix de déplacements inutiles et de la pollution conséquente (« tu te réveilles très vite le matin, pour aller très vite te raser, pour ensuite partir très vite fabriquer des rasoirs ultra perfectionnés qui raseront très vite des gens qui ont besoin de se raser très vite le matin pour aller fabriquer des rasoirs qui rasent très vite des gens qui… »). À titre d’hypothèse, pensons à une société où tous les biens facturés (entrant dans le PIB) seraient produits par des robots lesquels également produits par des robots, etc…. donc dans lequel il n’y aurait plus de « travail humain ». Il n’y aurait évidemment plus de salaires et les compensations seraient limitées (puisqu’il n’y aurait quasiment plus d’impôts sur le revenu, plus de charges salariales ou patronales), donc plus aucune possibilité de « pouvoir d’achat » de la population… une société à 100 % de chômage dans laquelle tous les biens seraient disponibles… mais dans laquelle aucun bien ne pourrait être acheté faute de revenus. Cette évolution qui semble utopique est quand même celle qui prévaut depuis 100 ans… disons qu’au lieu d’être à 100% on n’en n’est qu’à 60% (rapport de la population totale inoccupée sur le nombre d’actifs). Imaginez ce que serait le taux de « chômage » si on ne produisait que ce qui est seulement nécessaire ou souhaitable !… Nous sommes donc (collectivement) les acteurs actifs et passifs d’un système complètement stupide. Non seulement les acteurs, mais aussi les esclaves ! Ne vous êtes vous jamais retrouvé devant le problème suivant : un appareil ménager de moins de deux ans qui tombe en panne ? On vous dit : « Ah ! c’est l’électronique ; la réparation, c’est 2/3 du prix d’un neuf, il vaut mieux changer… » Il faut donc favoriser les valeurs de durabilité, de solidité, d’économie d’énergie à l’utilisation. Il faut obtenir pour chaque bien produit un bilan des coûts énergétiques et écologiques à la fabrication, à l’utilisation moyenne pour la durée de vie de l’appareil, au retraitement de ses composants lors de sa mise à la destruction. Vous allez nous dire : « Oui, mais si on fabrique plus économique, plus solide, réparable, ce sont des pans entiers de nos usines qui vont tourner au ralenti, et donc le chômage qui va augmenter ». Plutôt que d’essayer de vous démontrer que c’est justement ce raisonnement qui nous emmène vers le gouffre, pouvez-vous, amis lecteurs, réfléchir quelques secondes en essayant d’imaginer une société dans laquelle tout serait jetable à la suite de la première utilisation… une société sans doute de plein emploi (emplois de fabrication, mais aussi emplois nombreux d’enfouissement des déchets), une société dans laquelle le PIB serait extraordinaire, mais serez-vous plus heureux de devoir en échange marcher sur des décharges ?… Le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas ! On nous dit, « mais cette société utopique de production durable serait la cause probable d’une nouvelle augmentation prévisible (et conséquente) du chômage : elle va créer des besoins énormes de monnaie pour payer des gens qui ne travaillent pas. Où trouver cette monnaie alors qu’il y a moins de production ?… Les travailleurs payent déjà des charges et des impôts trop importants qui sont répercutés sur la consommation des biens et services ». Nous rajoutons qu’il n’y a pas que les productions de biens inutiles, il y a aussi celles des services inutiles, qu’ils soient dans la fonction publique (des pans entiers des services des impôts qui n’auraient plus de raison d’être dans un système simplifié) ou dans le privé. La seule réponse qu’il semble possible d’apporter sera développée dans ce livre. Mais souvenons-nous que la monnaie actuelle n’est que la représentation symbolique d’une créance auprès d’une banque : c’est la demande de crédit qui permet la création de monnaie et non pas la monnaie existante qui permet le crédit. Cette phrase est très importante. Comme le précise la Banque de France dans un opuscule de 1971, La Monnaie et la Politique monétaire, dans lequel se trouve écrit « Les particuliers – même paraît-il certains banquiers – ont du mal à comprendre que les banques aient le pouvoir de créer de la monnaie ! Pour eux, une banque est un endroit où ils déposent de l’argent en compte et c’est ce dépôt qui permettrait à la banque de consentir un crédit à un autre client. Les dépôts permettraient les crédits. Or, cette vue n’est pas conforme à la réalité car ce sont les crédits qui font les dépôts. » Et puis souvenons-nous aussi qu’il y a seulement 150 ans le temps de travail représentait 70 % des heures d’une vie, de la naissance à la mort. À ce jour il ne représente plus que 12 % alors que le confort global n’est même plus comparable. L’avènement maintenant proche (à 20 ans ?) des nanotechnologies va, on ne peut en douter, nous faire faire un nouveau bond vers plus de temps libre. Nous ne pourrons régler le problème du chômage et des retraites dans notre système actuel, sauf à avoir besoin de créer de plus en plus de « productions inutiles ». Pour 8 ou 9 milliards d’individus, ce n’est plus cinq « Terres » qu’il faudrait (estimation actuelle pour un niveau de vie mondial équivalent à celui des Européens et des Américains), mais dix ! Ceci dit, nous n’en arriverons pas là : la solution évidente pour le grand capital est celui de destructions massives permettant la reconstruction : c’est ainsi que fonctionne l’économie pour le bonheur de quelques-uns ! Donc : ce n’est pas seulement pour vivre que nous travaillons mais aussi pour permettre au système de se maintenir. Il faudra donc travailler moins, mais mieux ; travailler utilement, pour produire mieux, plus utile, plus sociétal. À ce qui précède nous pouvons rajouter :
‡C. Changer son regard sur « le capital »Comprendre et admettre ce qui précède est absolument nécessaire pour la bonne compréhension de l’ensemble du système écosociétal que nous développons dans la suite de ce livre. Le système actuel est tellement ancré dans notre manière de raisonner que nous estimons « le capital » (définition : montant financier nécessaire pour organiser la production) comme l’un des éléments indispensables pour « produire » (que ce soit des biens ou des services). Nous allons tenter de vous démontrer le contraire, mais il faudra laisser de coté vos idées préconçues. En fait, nous affirmons que « la nature ne se faisant pas payer » (en monnaie), toute production ne nécessite que du travail, qu’il soit celui de l’homme, de la machine (ou du robot), ou parfois des deux ensembles. Prenons un exemple. Pour fabriquer une voiture il faut :
Nous avons sûrement oublié de multiples étapes, de multiples intermédiaires, mais nous sommes certains que vous voyez très bien ce que nous voulons dire. À tous les niveaux il y a du travail à réaliser pour que les différentes branches du réseau se rejoignent afin de permettre la fabrication et la distribution d’un « produit fini ». De plus, nous savons ce que vous allez nous dire, nous l’avons souvent entendu : « Mais il faut du capital pour acheter les matières premières, les camions ou les wagons de transport, les bâtiments, les robots, l’outillage, etc. ». Il faut du capital parce que jamais nous n’avons essayé de concevoir une société moderne dans laquelle le capital n’était pas nécessaire. Mais prenez chacun de ces éléments individuellement, ou bien imaginez que la production complète de tout ce qu’il faut pour construire une voiture, y compris les productions en amont (les bâtiments, les robots, etc.), soient extraites et fabriquées par la même entreprise. Où est le capital nécessaire (si ce n’est dans cette hypothèse celui servant éventuellement à payer une redevance au propriétaire de la mine, mais c’est un sujet sur lequel nous reviendrons parce qu’il s’agit d’une appropriation illégale d’un bien commun qui n’est pas « payant » à la nature qui nous l’offre) ? Évidemment, vous pourrez argumenter qu’il faut pouvoir payer les salaires en attendant que les biens produits soient vendus. Nous verrons que cette argumentation ne tient plus dans l’écosociétalisme. En analysant chaque poste, nous voyons bien qu’il n’y a que du travail. Du travail pour extraire, du travail pour transformer, du travail pour déplacer… y compris pour fabriquer chacun des « outils » nécessaires (les bâtiments, les moyens de transport, les ordinateurs, le mobilier, l’outillage, etc.), du travail pour assembler ensemble des constituants avec d’autres matériaux ou produits finis qui auront suivi un circuit identique, de l’énergie pour tout cela, extraite, transportée et transformée, par et avec le travail des hommes ou des machines. => Si nous avons besoin de capital, créé par le système bancaire contre rémunération, c’est que le « capitalisme » s’est approprié les moyens de production, les accès aux matières premières et même la création monétaire, et qu’il fonctionne grâce à ce système qu’il a lui-même mis en place. Nous pouvons nous en passer ! Date de création : 08/12/2009 : 08:21 |